mardi 10 août 2010

Le 36 quai des Orfèvres est en deuil...



Bruno Crémer est décédé le 7 juillet à l’âge de 80 ans. Pendant 14 années, le comédien aura été l’un des interprètes les plus convaincants du commissaire Maigret. Au cours des 54 épisodes réalisés, il a «dépoussiéré» le personnage créé par Georges Simenon, lui a donné un côté moins petit bourgeois et lui a insufflé une dose d’humour narquois.
Bruno Crémer avait été admis au Conservatoire national supérieur d'art dramatique et faisait partie de ce fameux groupe appelé « Cuvée 1952 », celle dont faisaient partie Jean-Paul Belmondo, Jean-Pierre Marielle et Jean Rochefort.
Il avait débuté au théâtre en 1953 et rien ne laissait supposer qu’il ferait carrière devant la caméra, avec 84 films. Il a tourné pour de grands réalisateurs tels Costa-Gavras, Claude Lelouch, Claude Sautet, mais aussi Luchino Visconti ou William Friedkin pour la version américaine du Salaire de la peur où il reprenait le rôle joué par Charles Vanel dans le film d’Henri-Georges Clouzot. Il a aussi été la vedette du tout premier film réalisé par les frères Dardenne, Falsch ; c’était en 1987.
Les Amis de Georges Simenon se souviendront de l’homme affable et un tantinet timide qu’ils avaient rencontré lors d’une séance d'hommage à Georges Simenon qui s'est tenue le 23 novembre 2002 à l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique. Il y avait été interviewé par son secrétaire perpétuel, Jacques De Decker.
Désiré Roegiest

dimanche 8 août 2010

Le 36 quai des Orfèvres raconté par Claude Cancès

En 35 ans de carrière dans la PJ parisienne, Claude Cancès a tout connu ; de la Mondaine à l’Antigang en passant par la Crim’ avant de devenir le patron du 36, quai des Orfèvres. Dans ce livre, il nous raconte l’Histoire et les histoires de la police parisienne : la bande à Bonnot, les affaires Stavisky, Petiot, Ben Barka, Markovic puis les affaires qu’il a eu à traiter, Empain, de Broglie, les Irlandais de Vincennes, les attentats de 1995...

L’ouvrage est d’emblée placé sous le signe de Simenon, on s’en serait douté, avec cette phrase placée en exergue :

« Les hommes de la Crim’ ne se prennent pas au tragique. Ils n’essaient pas de ressembler à des héros de romans... Ils ne parlent jamais d’intuition ni de flair. À plus forte raison le mot génie est-il étranger à leur vocabulaire ? Non ! Ce sont de gens de métier. »

Georges Simenon, 1933

On retrouve d’autres allusions simenon­niennes tout au long du livre. Ainsi, lorsqu’en 1975 Claude Cancès débarque à la Criminelle : « Je m’attends à croiser Maigret à l’étage ou dans le grand escalier. Dans les polars de Simenon, c’est un solitaire ce gars-là. Il fait son bonhomme de chemin, l’air de rien, la pipe au bec. Débonnaire. Et il aboutit toujours. En fait, le boulot, ce n’est pas tout à fait ça. On ne bosse jamais seul à la Crim’, on y bosse nuit et jour et le succès n’est pas toujours au rendez-vous. »

Envisageant le prochain déménagement avec un brin de nostalgie, l’auteur note que « pour bosser avec des moyens modernes, il faudrait que Maigret change de site », que « [...] les ordinateurs ont ici remplacé la légendaire pipe de Maigret » et enfin, qu’il est question de déménager le « bureau de Maigret ». C’est en effet un sujet d’actualité...

jeudi 5 août 2010

Études marnaises : Le Charretier de La Providence

La revue Études marnaises de la "Société d'agriculture, commerce, sciences et arts du département de la Marne" (Hôtel du Vidamé, 13, rue Pasteur, BP 180, 51009 Chalons-en-Champagne), publie dans son tome CXXV de 2010 une intéressante étude de Sylvain Mikus :

Le Charretier de La Providence : Georges Simenon et son commissaire Maigret dans la Marne en 1930.

pp. 301-313.
Cette communication illustrée est complétée par un "Index des toponymes cités dans Le Charretier de La Providence"

mercredi 4 août 2010

Enrique Vila-Matas

Joyce et Simenon

Interviewé par Didier Jacob dans Le Nouvel Observateur, le grand écrivain catalan Enrique Vila-Matas confie :

— J'écris un nouveau livre, Docteur Finnegan et Monsieur Hire, Joyce et Simenon. Finnegan et Hire, c'est Jekyll et Hyde, ce sont les deux extrêmes également radicaux de la littérature. D'un côté, la langue de la difficulté, avec Gaddis et Pynchon, de l'autre, Hire, la littérature commerciale dans le meilleur sens. Je ne sais pas encore si ce sera un essai ou un roman.

Le Nouvel Observateur du 29 juillet au 4 août 2010, n° 2386.