jeudi 3 décembre 2009

Bruno Solo : "Je suis un dingue de Simenon"

[...] pour l’heure, le comédien fait la promotion de Jusqu’à l’enfer , un téléfilm (d'après La Mort de Belle) qui, dit-il, lui tient aux tripes et au coeur.
(Diffusion sur FR2, le 4 décembre2009)

Pourquoi avoir accepté ce “terrible” projet ?
J’accepte un rôle quand l’histoire me plaît. Si le personnage me touche, me bouleverse, m’interpelle, c’est encore mieux. En ce qui concerne Jusqu’à l’enfer, Denis Malleval (le réalisateur) qui m’avait vu au théâtre me voulait pour le rôle de Simon. Etre désiré par Denis et servir un scénario de Jacques Santamaria, adapté de Georges Simenon, c’était une belle adéquation !

Un personnage sombre dans un film dramatique, c’est une première pour vous…
Je n’ai pas dit oui parce que le rôle était dramatique. Je n’ai pas été atteint par le syndrome Tchao Pantin. Je ne suis pas le comique qui veut son rôle dramatique. J’ai été attiré par l’histoire qui m’a bouleversé.


Simon est sur le fil du rasoir. Innocent, coupable…
J’ai joué Simon comme s’il était innocent, mais on peut penser qu’il est coupable. Peu importe. Ce qui intéressait Georges Simenon et Denis Malleval, c’est le cheminement du personnage, son chemin de croix sans rédemption au bout.

Appréhendiez-vous le tournage ?
C’est un rôle quasi mutique, basé sur l’écoute. Avoir l’oreille, c’est pour moi la première qualité qu’un acteur doit avoir. Donc, pour être juste, j’écoutais bien mes partenaires. Techniquement, j’appréhendais moins de jouer ce personnage que certains rôles comiques qui demandent une sacrée dynamique !


Que saviez-vous de Simenon ?
Je ne l’ai pas découvert avec ce film. Je suis un dingue de Simenon depuis longtemps. Quand j’avais quatorze ans, j’ai découvert l’alcool dans mes nombreuses sorties. Je rentrais à des heures indues avec un coup dans le nez. Un jour, mon père qui trouvait ce comportement grotesque m’a dit : «Tu sais ce que c’est l’alcool ?» Il m’a donné à lire un roman de Simenon, Feux rouges. Ce livre m’a marqué sur l’aspect morbide et la solitude infinie que peut entraîner l’alcool. Je n’ai pas arrêté de picoler, mais grâce à ça, je me suis mis à lire Simenon. J’étais heureux qu’on me propose en tant qu’acteur de jouer un personnage de cet auteur qui m’a toujours accompagné.

Extrait de l'interview d'Isabelle Inglebert.
Télécable Sat Hebdo.

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