samedi 10 octobre 2009

Guitry - Simenon


Les éditions Arléa publient un livre d'entretiens de Dominique Desanti avec Karin Müller : Sacha Guitry. Itinéraire d'un joueur.
Nous y relevons le dialogue suivant pp. 183-184 :

K. Müller — À la fin de sa vie, Sacha s’est découvert une passion pour Simenon. Quelle en est la raison ?
D. Desanti — Simenon mène ses romans comme Sacha ses pièces : il n’y a jamais de temps mort. Chez Simenon, toute description est destinée à donner un indice sur les personnages. Aucune n’est gratuite.
Simenon est un grand romancier. Chez lui, chaque ligne est orientée vers le même but, comme chez Sacha. Ils utilisent donc les mêmes armes dans deux champs littéraires différents. Ce qui passionnait Guitry, c’est la façon dont Simenon conduisait son roman pour arriver à la fin.

K.M. — Simenon faisait-il des descriptions psychologiques ? S’intéressait-il au caractère des personnages ?
D.D — Comme chez Guitry, le caractère jaillissait d’abord des actes puis de la réputation qu’on faisait au personnage. Il n’était jamais « analysé psychologiquement ». Dans deux genres littéraires complètement différents, ils suivaient des chemins parallèles. Chaque mot est utile. Enlevez trois mots à une réplique de Sacha, quelque chose manque, tout comme chez Simenon.

Dominique Desanti, entretien avec Karin Müller, Sacha Guitry. Itinéraire d’un joueur. Paris, Arléa, 2009, 200p., 15 €.

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